Lorsqu’arrive l’heure du coucher, des tensions apparaissent parfois chez les parents comme chez les enfants. Le moment suscite quelques appréhensions. Les enfants agissent quasiment tous de la même manière : un dernier câlin, un verre d’eau, un pipi… et rebelote !
Au-delà de l’angoisse de la séparation, chez les enfants précoces se jouent d’autres paramètres. Découvrons lesquels et quelques astuces concrètes pour y remédier.
Le retour des émotions de la journée
Nous savons que les enfants précoces vivent plus intensément les émotions que les autres en raison de leurs particularités cognitives.
Quand arrive le temps du repos, les distractions sont moins présentes. C’est alors à ce moment que les émotions vécues en journée font un retour sur le devant de la scène.
En effet, en fonction du vécu et de l’âge de l’enfant, les émotions n’ont parfois pas eu le temps d’être assimilées et classées. Nous voilà alors face à notre enfant parti dans une logorrhée interminable à un moment où l’on aimerait bien qu’il s’endorme paisiblement.
Les peurs s’expriment à l’heure du coucher
Selon l’âge de l’enfant, celles -ci peuvent être liées à la peur du noir, des monstres ou encore des angoisses liées à des images qu’ils n’auraient pas dû voir et qui ont perturbé son jeune cerveau. On a donc à la fois des peurs de types irrationnelles et d’autres plus subtiles et non exprimées de manière consciente. Ces dernières peuvent également être en lien avec la peur du vide.
En effet, le temps calme met les enfants face à leur pensée rapide et tous azimuts. Pas facile pour qui que ce soit d’être face à un cerveau en ébullition. Ce dernier est en ébullition car il n’est plus distrait par une quelconque activité.
L’anxiété et les questions existentielles
Si l’enfant a connu des sources de stress dans la journée, alors le corps a sécrété du cortisol. Le taux de cortisol a-t-il eu le temps de descendre suffisamment quand vient l’heure du coucher ? Si le cerveau est en ébullition, arrive le temps des grandes questions : y’a-t-il une vie après la mort ? Comment fonctionne l’électricité ? Tu seras triste si je disparais ?
Des ruminations et du stress peuvent à nouveau apparaître et la sécrétion de cortisol se déclencher une nouvelle fois.
Comment faciliter l'endormissement de son enfant précoce ?
Pour que les enfants se reposent et répondent à leurs besoins primaires, nous les plaçons dans une atmosphère calme et de détente. L’effet escompté n’est cependant pas atteint car la suppression de toutes les distractions ramène l’attention de l’enfant à haut potentiel dans ses pensées. Celles-ci s’en donnent alors à cœur joie. Il s’agit donc d’un triste cercle vicieux.
Gardons-nous de nous fâcher après eux ! Ces enfants précoces sont avant tout victimes de l’immaturité de leur jeune cerveau et surtout de leur mode de fonctionnement à haut potentiel.
Les astuces pour faciliter l’entrée dans le sommeil
La création d’une routine est un indispensable : un cadre clair et répétitif rassure : les dents, un pipi, une histoire, un câlin et dodo. A chaque famille de mettre en place le rituel qui lui convient.
Si les pensées des émotions de la journée s’activent, il nous faut les accueillir ! L’enfant a besoin de se sentir accueilli sans jugement. Cette décharge va l’apaiser naturellement.
La mise en place du temps calme, en éloignant toutes formes de distraction, va servir de temps de transition vers le sommeil. Cependant, pendant ce temps calme, il est nécessaire de contrer le retour d’attention dans les pensées. L’astuce réside alors dans le retour d’attention au corps.
Fixer l’attention des pensées sur le corps
On peut alors organiser un scan corporel en nommant les différentes parties du corps, prendre le temps de ressentir et de respirer… Libre à vous aussi de de tester diverses techniques de sophrologie, de relaxation, de méditation ou de réaliser quelques mouvements qui favorisent le retour au corps avant le coucher. La recette parfaite sera celle qui conviendra à votre enfant.
Pour ma part, après un doux partage avec lectures d’histoires, j’utilise mes mains pour parcourir le corps de mes enfants. L’endormissement se réalise alors après un temps de caresses sur le long des jambes et le dos. Ce moment est toujours apprécié… même à l’adolescence ! Des consignes me sont même dictées pour rendre le moment encore plus agréable.
Dans quel état émotionnel êtes-vous ?
Et vous ? Etes-vous suffisamment détendu pour favoriser l’endormissement de votre enfant ?
Si vous êtes stressé, il le ressentira. N’hésitez donc pas à passer la main si c’est le cas.
Si vous ne le pouvez pas, il est temps de prendre soin de vous car personne ne le fera à votre place.