La confiance en soi est propre à chaque être, doué ou pas. Le manque de confiance en soi l’est également. Cependant, celui-ci peut être plus marqué chez la personnes à haut potentiel en raison de la différence ressentie avec les autres. Il est alors nécessaire de comprendre ce qu’elle est pour la renforcer et la transmettre.
Qu’est-ce que la confiance en soi ?
D’après la définition du Larousse, la confiance en soi est l’assurance, la hardiesse ou le courage qui vient de la conscience qu’on a de sa valeur, de sa chance. Ses synonymes sont l’espérance et la foi, ce qui nous amènera à évoquer plus loin la notion de croyance. Ses contraires sont l’anxiété, l’appréhension, la crainte et le doute.
La définition en psychologie est très proche : la confiance en soi est une croyance en ses capacités, en ses moyens d’agir. Elle nous permet d’avancer, de prendre des décisions. Elle donne une dynamique et un sentiment d’accomplissement. Elle est également selon Christophe André, psychiatre et psychothérapeute français, un des trois piliers de l’estime de soi.
Une autre précision : la confiance en soi est ce que l’on donne à voir aux autres alors que l’estime de soi est le jugement que l’on porte sur soi, indépendamment de l’avis ou du regard des autres.
A quoi sert la confiance en soi ?
La confiance en soi est importante car elle donne la possibilité d’aborder la vie de manière plus sereine. Elle permet d’être responsable face aux difficultés pour les affronter et de ne pas entrer dans le rôle de la victime.
Quand le niveau de confiance est bon, le stress et la dépression diminuent et les performances sont améliorées. Quand le niveau est faible, les capacités peuvent être annihilées, donc les tâches ou situations qui semblent complexes sont évitées alors que les capacités et moyens d’affronter les évènements sont réellement présents…
De ce fait, lorsqu’une personne souffre d’un manque de confiance en soi, la personne subit une forme de handicap dans sa manière d’aborder la vie.
La confiance en soi varie selon les domaines d’action. Mais quand le niveau est bon, elle permet d’avancer quoi qu’il arrive car il enlève les craintes d’être jugé, humilié ou rejeté etc… En effet, les difficultés sont perçues comme des défis et non comme des menaces. Les expériences de vie difficiles peuvent attaquer cette confiance mais si on est bien doté, ça permet de les dépasser.
Il est à noter que la confiance en soi est variable, elle fluctue au gré des événements qui rythment la vie. Il est alors important de la muscler régulièrement.
Le lien entre la confiance en soi, croyances et compétences
Dans les années 80, Albert Bandura, psychologue canadien, décrit la confiance en soi « comme un sentiment de compétence que les gens portent sur leurs aptitudes à organiser et exécuter les actions requises pour atteindre un type de performance donnée ».
Dans ce cadre, le facteur clé est le sentiment d’auto-efficacité : Suis-je capable de faire ? Cette notion est alors liée aux actions.
Ainsi, la confiance en soi se développe par l’action et la croyance en ses compétences.
Selon François Ruph, les compétences se développent de 4 manières :
-par l’expérience de maîtrise : par des actions réussies, la personne croit en ses compétences. Et à l’inverse en cas d’échec, sa croyance est altérée,
-l’expérience vicariante : en regardant les autres faire on se dit que c’est possible, ça augmente la croyance en ses propres capacités,
-par la persuasion sociale : quand on a persuadé les personnes qu’ils sont capables. L’effet est sensible dans l’effet pygmalion.
-par les états physiologiques et émotifs : l’humeur impacte aussi la croyance en ses compétences.
Comment développer cette confiance en soi ?
Pour développer sa confiance en soi, il n’existe qu’une seule démarche à accomplir : celle d’avoir une bonne connaissance de soi.
En effet, connaitre ses forces et faiblesses permet d’atteindre ses objectifs. Ces derniers doivent correspondre aux capacités de la personne car un objectif trop ambitieux risque de d’avoir l’effet inverse. Pour éviter cet effet : bien se connaitre est par conséquent essentiel.
Il est également nécessaire d’être capable de faire face et de rebondir face aux échecs. Ceci est en lien avec la notion d’acceptation de soi. Il est également intéressant de noter que cette capacité est héritée du modèle parental.
Enfin, il est important d’éviter de chercher l’approbation ou la validation de l’autre. La peur d’être jugé ou rejeté peut paralyser. Pour aller plus loin, il s’agit ici de se débarrasser de sa condition d’enfant : se débarrasser du regard parental que nous transposons inconsciemment parfois dans la vie d’adulte.
La confiance en soi et les surdoués / hpi
Contrairement à ce que beaucoup de personnes voudraient croire, la douance ne va pas forcément de pair avec la confiance en soi. Il s’agit là d’un des nombreux clichés véhiculés sur le sujet.
En effet, la personne à haut potentiel intellectuel a un regard très critique sur ses capacités et ses manquements. Elle va alors avoir tendance à ne voir que ses défauts, phénomène amplifié par la présence d’un comportement perfectionniste.
Tout ceci va donc créer le doute et des remises en question permanentes qui couplés au sentiment d’imposture peut créer de véritables dégâts.
Cependant, l’adulte surdoué a, comme tout le monde et quel que soit le niveau de confiance en lui qu’il possède, la possibilité de l’augmenter :
-en connaissant au mieux son fonctionnement et ses particularités, avec la prise en compte de ses forces et faiblesses, de sa capacité à réguler ses émotions, ses compétences… sa capacité à se remettre en question… etc…
-prendre conscience de ce qui l’a construit pour se débarrasser de schémas répétitifs et choisir de construire un autre chemin,
-croire en ses capacités et réguler le syndrome de l’imposteur dont il est souvent atteint.
La confiance en soi et les enfants précoces
C’est par l’exemple que la confiance en soi se transmet aux enfants mais également par les encouragements. Ainsi, les parents d’enfants précoces, qu’ils soient surdoués ou non, ont la double tâche de se remettre en question en réfléchissant à la fois : à leur niveau de confiance et à ce qu’ils transmettent.
Trois questions peuvent donc être posées :
-comment leurs parents réagissaient-ils face à leurs propres échecs ?
-comment réagissaient-ils lorsqu’ils échouaient ?
-comment la transmettent-ils aujourd’hui à leurs enfants ?
Pour ce faire, ça nécessite pour le parent de bien connaître aussi bien les forces et faiblesses de son enfant que les siennes !
Cette introspection permet de devenir une meilleure version de soi-même.
Elle permet, le cas échéant, de devenir le parent que l’on rêve d’être ou que l’on aurait aimé avoir.
La confiance en soi est alors quelque chose sur lequel nous pouvons avoir le contrôle. Reste à vouloir exercer ce pouvoir pour soi et pour les autres.
Un accompagnement est parfois bénéfique pour permettre d’identifier ce manque de confiance en soi et surtout le réactiver.